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de la part de Michelle Couteau, tapissière :

Je peux dire que je suis revenue de la salle Balène en état de grâce, de gratitude.
Ce festival s'est révélé pour moi  fort bien organisé avec beaucoup de bienveillance par  chacune et chacun de vous.
J'ai eu beaucoup de plaisir à distribuer les programmes avec toutes les précisions données à l'occasion de ce festival.
Cela donnait l'envie d'aller voir ! 
La créativité était au premier plan, audacieuse, joyeuse entre les participantes : Les femmes au filage, cardage, Céline au crochet, Françoise, Anne France, Anne, Edwige, Emma, Virginie...
L'enthousiasme et l'émerveillement régnant, nous élançaient dans les partages avec les visiteurs qui n'hésitaient pas à se livrer avec grande simplicité.
J'ai éprouvé beaucoup de joie à faire apprendre à tisser dont certaines personnes sont reparties avec le désir de se ré-inventer en ce qui concerne la détente de créer avec les mains. 
Le vernissage a été un moment de convivialité, de grande générosité de créativité dans la présentation des plats. L'animation a été parfaite dans les conférences, films débats. Je pense à Astrid et les contacts chaleureux que nous avons eus avant la manifestation, à Cédric, Catherine , Anne-Marie, Luc, Agnès, Marthe, toutes celles et ceux qui ont oeuvré dans les coulisses  dont pardonnez-moi j'ai oublié leur nom.
Je tiens à vous dire un GRAND MERCI pour vos investissements.

Et le défilé !!! remarquable  avec la création des vêtements a été pour moi une soirée-soleil, de joie , de simplicité, d'humour.

Ce festival a semé des graines d'humanité, de fraternité, de compréhension, d'éducation devant le gaspillage et l'absurde et nous pousse à persévérer..

Ce festival sur le textile m'a renvoyé vers un de mes livres de chevet : " Mémoires d'un Tisserand "   Rencontre avec le tisserand Jacques Anquetil et un vieux Tisserand Dogon du Mali dont si je peux me permettre de vous révéler quelques bribes. 

Dans le langage Dogon  le tissage veut dire : C'est la parole.

"Tout en montrant la bande noire et blanche tissée, le vieux Dogon révèle qu'elle renferme dans ses fils toutes les paroles de ses Ancêtres. Il est le verbe créateur - tout son corps est en activité".

Les paroles du tisserand Dogon ouvrent à tout "un inconscient" textile, en apparence oublié mais toujours inscrit dans chaque tissu comme un texte inconnu à déchiffrer.

Le tisserand transforme le chaos qui l'entoure en un univers harmonieux. Pour lui le réel n'est qu'apparence. En tissant "autre chose" que son tissu utilitaire, il rejoint l'éternité, le monde de l'invisible "Symbole". Tu vois  ,le va-et-vient du paysan dans son champ, formé de petites parcelles en damier, correspond à celui de la navette du  tisserand. Il fait pénétrer le verbe des Ancêtres dans la terre pour la fertiliser.

Pour le Dogon cultiver c'est tisser et vice-versa  "Ma navette laboure "

Dans le sillon de la trame, il apporte une vision globale de l'harmonie de l'univers, dans le tissage dogon, gestes techniques et gestes rituels se confondent. "Il m'a transmis l'essentiel " dit le tisserand à savoir que tous les jours avec son simple métier, le tisserand participe à l'origine et à la création du monde. Il n'y a pas  pour lui un temps profane et un temps sacré, les deux sont intimement liés.

Nous sommes loin de la fast Fashion et des dessous de la mode à bas prix. Une chose est sûre c'est que la conscience demeure chez les jeunes et moins jeunes.

Nous devons tenir  exercer  exploiter nos talents, nos idées créatives, notre potentiel dans tous les domaines chez nous, autour de nous.

Nous sommes au pied d'une montagne colossale mais nous connaissons le travail colossal des petites fourmis.

Voilà donc, c'est un bien long témoignage mais je suis heureuse de vous le partager.

 Bien à vous Chères Lucioles !

Je vous embrasse.

Michelle